Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome III, 1827.djvu/29

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approuvé et estimé, comme devant sa partie en mariage, devant ses enfans, ses disciples. 4 d’une naifveté et franchise simple, nonchalante, sans aucun interest particulier, ou esmotion tant petite soit-elle. 5 se comprendre en la faute et user de termes generaux, nous nous oublions, à quoy pensons-nous ? 6 commencer par loüanges et finir par offres de service et secours, cela destrempe fort l’aigreur de la correction, et la fait avaller plus doucement, telle et telle chose vous sied fort bien, non pas si bien telle et telle. Il y a bien à dire entre celles-là et celles-icy : l’on ne diroit jamais qu’elles sortent du mesme ouvrier. 7 exprimer la faute par mots qui soyent au-dessoubs du poids de mesure de la faute. Vous n’y avez pas du tout bien pensé, au lieu de dire, vous avez mal faict : ne recevez poinct ceste femme qui vous ruinera, au lieu de dire, ne l’appellez poinct, car vous vous ruinerez pour elle : ne disputez poinct avec tel, au lieu de dire, ne luy portez poinct d’envie. 8 après l’admonition achevée, ne s’en faut aller tout court, mais continuer d’entretenir par autres propos communs et plaisans.


LIVRE 3 CHAPITRE 10


de la flatterie, menterie et dissimulation.