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Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome III, 1827.djvu/32

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s’y laissent prendre ; sçavoir les princes, chez qui les meschans gaignent credit par là ; et les femmes, car il n’y a rien si propre et ordinaire à corrompre la chasteté des femmes que les paistre et entretenir de leurs loüanges. La flatterie est très difficile à esviter et à s’en garder, non seulement aux femmes à cause de leur foiblesse, et de leur naturel plein de vanité, et amateur de loüange ; et aux princes à cause que ce sont leurs parens, amis, premiers officiers, et ceux dont ils ne se peuvent passer, qui font ce mestier. Alexandre, ce grand roy et philosophe, ne s’en peust deffendre : et n’y a aucun des privez qui ne fist pis que les roys, s’il estoit assiduellement essayé et corrompu par ceste canaille de gens, comme ils sont. Mais generallement à tous, d’autant qu’elle est mal-aisée