Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome III, 1827.djvu/77

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nourrie à la peine, à coucher dur, manger peu, endurcie au froid et au chaud. J’ai dict, si elle est à choisir : car, selon raison et tous les sages, ce doibt estre la mere ; dont ils crient fort contre elle quand elle ne prend ceste charge, y estant conviée et comme obligée par nature, qui luy appreste à ces fins le laict aux mammelles, par l’exemple des bestes, par l’amour et jalousie qu’elle doibt avoir de ses petits, qui reçoivent un très grand dommage au changement de l’aliment jà accoustumé en un estranger, et peust-estre très mauvais, et d’un temperament tout contraire au premier ; dont elles ne sont meres qu’ à demy : (…). 3 la nourriture, outre la mammelle, soit laict de chevre,