Page:Chartier - La Belle Dame sans merci, 1901, éd. Charpennes.djvu/15

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sius de Miliis : « S’il a accoutumé de manger sobrement et à droite heure, il dînera et soupera tard, ou mangera en telle façon qu’il désaccoutumera son temps et sa manière de vivre. S’il a accoutumé de lire et a étudier es livres, il musera oiseux toute la journée en attendant qu’on lui ouvre l’huis dit retrait du Prince. S’il aime le repos de son corps il sera envoyé deçà et delà comme un coureur perpétuel. S’il veut coucher tôt et lever tard à son plaisir, il faudra qu’il veille tard et qu’il se lève bien malin, et qu’il perde souvent les nuits sans dormir ni reposer. Se il s’étudie à y trouver amitié, il s’abusera. Car jamais elle ne sait trotter parmi les salles de ces grands seigneurs… »

L’ouvrage de Chartier se serait terminé probablement sur une exhortation de Charité, qui venant après Foi et Espérance, lui aurait arraché un généreux pardon à ses ennemis. Ainsi l’ouvrage deviendrait une sorte de traité philosophique, comme jadis les lettrés de Rome en composaient pour s’induire à la résignation, dans les loisirs auxquels les contraignait la défaite de leur parti. Jusqu’à l’ordonnance et au