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la population vouée à l’apprentissage, le rapport des délits aux individus était de 10 sur 100[1].

Vers le milieu de février, de graves symptômes d’insubordination se manifestèrent parmi les noirs de plusieurs habitations. Des mesures énergiques en eurent bientôt raison[2].

Dans son rapport trimestriel adresse au secrétaire d’État des colonies au mois d’avril, le gouverneur se plut à reconnaître que le rapprochement déjà annonce devenait plus intime entre les anciens maîtres et les nouveaux affranchis. « Le besoin d’instruction se fait généralement sentir parmi ceux-ci[3]. La conduite des apprentis est régulière ; ils sont plus sensibles aux moyens persuasifs qu’aux moyens coercitifs. Les terrains consacrés à la nourriture des noirs sont bien cultivés et parfaitement entretenus ; ils produisent des vivres en abondance. »

Au mois de juillet 1834, le nombre des esclaves et des apprentis détenus dans les maisons de correction était de 644. En avril 1836, ce nombre n’est plus que de 230[4].

Tout en s’appliquant avec la plus constante humanité à supprimer graduellement les châtiments corporels, le marquis de Sligo reconnut l’insuffisance des autres peines. Cette insuffisance se manifeste même à l’égard de la prison solitaire, à moins qu’elle ne soit aggravée par une diminution d’aliments ou par un travail forcé[5].

  1. Documents parlementaires, part. III, p. 218, dépêche n° 195, p. 136. dépêche n° 178, avec annexes.
  2. Ibid. p. 235, dépêche n° 198, avec annexes.
  3. Ibid. p. 307, dépêche n° 207, avec annexes.
  4. Ibid. p. 362, dépêche n° 209, avec annexe.
  5. Ibid. part. IV(i), 1837, p. 35, dépêche n° 512.