Page:Chasseriau - Précis de l’abolition de l’esclavage dans les colonies anglaises (1).djvu/160

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consacré au repos et à rendre grâce à la Providence.

En promulguant l’ordre en conseil du 5 juin, le gouverneur adressa les instructions les plus détaillées aux juges de paix, dont le nombre avait été fixé à douze. À ces instructions était joint un tarif du travail pour les apprentis-laboureurs[1].

Malgré la solennité religieuse donnée à la proclamation et à la célébration de l’abolition de l’esclavage ; malgré les avertissements et les mesures prises par l’autorité locale, les noirs déclarèrent, dans plusieurs districts, l’intention de ne travailler que moitié moins de temps que précédemment. Ils s’étaient persuadé que telle avait été la volonté du roi. Le grand shérif, escorté par une compagnie, fut dirigé sur les points signalés comme étant les plus menacés. De nouvelles troupes et la proclamation de la loi martiale furent réclamées. Le gouverneur s’y refusa, jugeant non-seulement inutile, mais peut-être dangereux, ce déploiement de forces. La reprise du travail, à raison de sept heures et demie par jour, ou de quarante-cinq heures par semaine, fut exigée ; et le gouverneur eut à s’applaudir d’avoir dominé, par la persuasion, un mouvement dont il avait bien apprécié le caractère[2].

Le 13 octobre, sir Carmichael Smyth transmit au secrétaire d’État des colonies un arrêté et une circulaire ayant pour objet de régulariser la juridiction à f égard des apprentis, et d’améliorer leur condition[3].

  1. Documents parlementaires, part. II, p. 149, dépêche n° 111, avec annexes.
  2. Ibid. p. 156, dépêche n° 114, avec annexes.
  3. Ibid. p. 161, dépêche n° 117, avec annexes.