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Au mois de mars suivant, la plus parfaite tranquillité n’avait pas cessé de régner dans toute l’étendue de la colonie. La plupart des planteurs reconnaissent eux-mêmes le bon vouloir et l’intelligence avec lesquels les apprentis s’acquittent d’un travail qui ne saurait être évalué au-dessous des sept heures et demie exigées. Il est sans exemple, depuis l’émancipation, qu’un noir ait frappé un blanc[1].

La production, loin de diminuer, s’accrut dans une proportion inespérée. Il résulte d’un relevé de la douane, fait avec le plus grand soin, qu’à Démérary 4,676 boucauts de sucre furent exportés, dans les derniers six mois, de plus que dans le même laps de temps en 1831 et 1832, sous le régime de l’esclavage[2].

L’état de location des services des apprentis, depuis le 1er août 1834, n’annonça aucune dépréciation de la propriété, ni un manque de confiance dans le bénéfice résultant du travail des apprentis[3].

Cinquante habitants de Madère, transportés à la Guyane, s’y livrèrent à la culture, même pendant l’ardeur du jour, avec un succès qui permettait d’attendre de ces bras étrangers les meilleurs résultats pour l’avenir de la colonie[4].

Comparé à la même période pendant les quatre précédentes années, le dernier trimestre, échu au 30 juin, constatait, dans l’exportation, une augmentation de 2,466

  1. Documents parlementaires, part. II, P. 173, dépêche n° 122.
  2. Ibid. p. 174, dépêche n° 123, avec annexe.
  3. Ibid. p. 175, dépêche n° 124, avec annexe.
  4. Ibid. p. 176, dépêche n° 125.