Page:Chasseriau - Précis de l’abolition de l’esclavage dans les colonies anglaises (2).djvu/15

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Maigré l’exemple de la Convention national qui, par son décret du 16 pluviôse an ii (4 février 1794)[1], abolit l’esclavage dans les colonies françaises ; malgré le vœu, de plus en plus prononcé, de l’opinion dans le Royaume-Uni, et bien que ce vœu trouvât d’ardentes sympathies, de puissants échos dans l’une et l’autre enceinte du parlement, ce ne fut que plus de trente années après la déclaration de M. Wilberforce que la chambre des communes, avec l’assentiment du cabinet, se saisit enfin de la question, longuement controversée, de l’abolition de l’esclavage dans les possessions anglaises.

Motion de M. Buxton. En développant sa motion à la chambre des communes, dans la séance du 15 mai 1823, M. Buxton, ami et interprète de M. Wilberforce, avait réclamé, au nom du christianisme et de la constitution britannique, l’abolition graduelle, mais effective, de l’esclavage.

Termes de la motion amendée. A la demande de M. Canning, ministre dirigeant du cabinet, cette motion fut amendée dans les termes suivants :

« Ils est expédient d’adopter des mesures décisives, efficaces, pour améliorer la condition de la population esclave dans les pays de la domination de Sa Majesté.

« La chambre prévoit que de semblables mesures, en recevant une extension constante et dirigée par un esprit de sagesse et de raison, amèneront progressivement l’amélioration des facultés morales de la population esclave, qui deviendra ainsi capable de participer aux droits et aux privilèges civils dont jouissent les autres de sujets de Sa Majesté.

  1. Lois et actes du gouvernement, tome VIII, Imprimerie royale.