Page:Chasseriau - Précis de l’abolition de l’esclavage dans les colonies anglaises (2).djvu/63

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une mesure qui, sans commotion, en respectant tous les droits, et en ménageant tous les intérêts, avait eu les favorables résultats constatés par lord Glenelg, présentement chargé de diriger le département des colonies[1]. Un tel témoignage sur la situation générale des colonies méritait, sans doute, autant de créance que le relevé mensonger des atrocités imputées aux magistrats spéciaux. Il ne pouvait donc pas comprendre qu’au lieu de redresser les abus de l’apprentissage, on voulût en prononcer lu brusque suppression, au risque de compromettre les heureux effets jusqu’ici obtenus. De plus, il était de sa loyauté de déclarer que l’indemnité et le travail, garantis par l’apprentissage, étaient les deux conditions moyennant lesquelles l’émancipation avait été convenue entre le gouvernement et la corporation des Indes occidentales (West India body). De son côté, le gouvernement avait stipulé que l’indemnité ne serait payée qu’autant que des mesures auraient été prises pour assurer l’efficace exécution de l’acte d’abolition de l’esclavage. Or, quand les ordres en conseil, déclarant la fidèle exécution de l’acte, furent déposés sur les bureaux de la chambre, s’éleva-t-il la moindre contestation ? Le noble lord espérait donc que rassemblée, repoussant toute atteinte, soit dans un sens, soit dans un autre, qui serait proposée contre un acte garanti par la foi publique, s’unirait à lui dans l’expression du vœu de voir le gouvernement et

  1. Le témoignage de lord Glenelg, cité par l’orateur, se trouve dans la dépêche de ce ministre, datée du 6 novembre 1837. L’importance de cette dépêche en a décidé la reproduction intégrale, au commencement du présent volume, dans l’Exposé général de la marche et des effets de émancipation depuis son point de départ jusqu’en 1839.