aux yeux sanglants, ou masquent l’avant de leurs jonques, véritables nefs du moyen âge, de dragons effroyables, faits pour inspirer la terreur aux plus vaillants ; oui, ils sont braves, et de leur bravoure ils ont des témoins que personne ne s’avisera jamais de récuser : nos marins et nos soldats. Du reste, voici des faits. Un mandarin militaire, un Tartare, ayant rang de colonel, se voyant désarmé et sur le point d’être pris par nos marins qui, avec leur élan habituel, avaient fait irruption dans les forts, arrache des mains de ses soldats une sorte de serpe tranchante en usage dans l’armée chinoise, et se coupe résolument la gorge ; nos matelots tuent, sur une seule pièce, huit artilleurs se défendant vigoureusement, et préférant la mort à la fuite ; enfin, plusieurs troupes isolées se sont retirées en bon ordre, sous le feu de nos hommes, et n’ont regagné la campagne qu’après avoir emporté leurs morts ; bien entendu leur retraite n’a pas été inquiétée : les Chinois ont donc de la bravoure ; tout le monde, du reste, en a eu à Ta-kou.
Vous connaissez officiellement les audaces de nos canonnières et les services qu’elles ont rendus ; aussi ne vous en dirai-je rien ; je me bornerai à vous citer la Mitraille, qui a reçu vingt-sept boulets ou projectiles dans sa coque, et à vous rappeler que c’est grâce à la navigation aussi hardie que