Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/287

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pays qu’elle sert : sinon, ce serait le mal servir.

Le 2 juin dernier, les Légations de France et d’Angleterre, ayant à leur tête, l’une M. de Bourboulon, déjà ministre résident en Chine ; l’autre M. Bruce, frère de lord Elgin, dernier Commissaire extraordinaire anglais, quittaient Hong-Kong et se donnaient un premier rendez-vous à Shang-haï, pour faire ensuite route de concert vers le Nord.

Tout à fait conforme sous ce rapport au programme pacifique de l’échange de ratifications d’un traité de paix, la Légation de France se rendait au Pe-tchi-li sur un seul navire de guerre, la corvette à vapeur le Duchayla, éclairée par une mouche, le Norzagaray, bâtiment de rivière inoffensif, n’ayant pour tout armement que deux pièces de 12 à pivot, et uniquement destiné, par son faible tirant d’eau, à remonter le Peï-ho jusqu’à Tien-Tsin ; seuls moyens de transport d’ailleurs que l’escadre de Cochinchine se fût trouvée en mesure de mettre à la disposition de la Légation de France en Chine.

Le départ de la Légation anglaise avait un caractère tout différent ; déjà même il indiquait des idées moins pacifiques. M. Bruce, sans doute en prévision d’événements possibles, résolu qu’il était, d’autre part, à chercher, par tous les moyens en son pouvoir, à arriver jusqu’à Pé-kingl’entrée de la Légation russe était annoncée comme un fait