Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/324

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Anamite, s’ouvre à la fois sur la mer des Indes et sur celles de la Chine ; dans ces conditions il est appelé à devenir un point à la fois commercial et politique, desservi par un fleuve qui, à son embouchure, a environ deux mille mètres de largeur et quinze de profondeur ; en face de la ville même, un fond de six à sept mètres, tirant d’eau suffisant pour les plus gros navires. De plus, Saigon est situé dans les terres, à une distance qui lui permet de servir, en même temps, d’abri pour notre marine et de docks pour ses approvisionnements et ses charbons ; considération importante quand l’on songe que depuis Aden jusqu’au Japon, c’est-à-dire sur un parcours de plus de deux mille lieues, la France n’a pour toute échelle maritime et pour tout dépôt de ravitaillement que Singapoor, port anglais où, sur un terrain loué en vertu d’un contrat de quatre-vingt-dix-neuf ans, mais contrat révocable au premier bruit de guerre, elle est réduite à déposer, à ses risques et périls, le combustible de sa marine militaire ; quand elle n’est pas forcée d’aller le chercher à Manille ou à Hong-Kong, à des prix variables et généralement excessifs.

Enfin, Saigon, commandant par sa position l’Inde et la Chine anglaises, est politiquement un point d’observation des plus nécessaires à conserver.

Sous tous les rapports, c’est donc vers la