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maisons, servent à fermer, à un moment donné, les grandes artères de la ville industrielle.

Yeddo peut se diviser en trois zones bien distinctes :

En ville marchande, qui forme un cordon non interrompu autour du noyau principal, sur une superficie d’à peu près 20 milles de circonférence ;

En ville noble, habitée par les Damios, par les fonctionnaires ; et, au Japon, tout individu qui n’est pas marchand ou cultivateur, doit remplir une fonction quelconque ; la race des oisifs ou des riches inutiles n’y est pas plus connue qu’elle n’y serait tolérée. Ces fonctionnaires forment une armée, sorte de Landwehr, en dehors des troupes régulières dont l’effectif est très-restreint : pendant la guerre, ils sont appelés à prendre les armes pour la défense du pays ; pendant la paix, à remplir des fonctions diverses.

L’une de ces fonctions la plus prisée, comme la mieux récompensée, c’est l’espionnage public et privé. Le Gouvernement japonais prétend pénétrer dans les replis les plus profonds de la société qu’il régit ; être présent partout et à toute heure, dans le tumulte de la rue, comme dans le silence des familles, et, par des primes à la délation se traduisant en avancement aux fonctions publiques, primes recherchées et hautement avouées, du reste, par qui