Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/355

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c’est-à-dire de la Chine, existent intérieurement adhérents à ses parois de vastes forts construits sans doute, pour offrir, en cas d’alerte, un refuge aux populations du dehors ; que du côté de la mer, l’ouvrage, bien qu’irrégulier, est en assez bon état, comme du reste tout l’ensemble de ce mur fortifié, qui est de briques mêlées de pierres, et ne présente pas une seule ligne droite dans tout son parcours visible ; et qu’enfin, sur les crêtes des montagnes derrière lesquelles il s’enfonce dans l’intérieur et bordant l’Empire sur une étendue de six cents lieues, nous avons, de la mer, aperçu trois grosses tours en vedettes.

Vous savez maintenant de la Grande Muraille tout ce que j’en ai vu, tout ce que j’en sais moi-même. J’ajouterai cependant que, malgré l’énumération des défenses qui précède, en fait, c’est une longue ligne fortifiée suffisante pour arrêter des hordes de cavalerie, telles que celles de la Tartarie, par conséquent ayant eu, alors qu’elle a été construite, sa sérieuse et intelligente raison d’être ; mais insuffisante aujourd’hui devant nos moyens d’attaques réguliers ; autrement dit aussi facile à aborder et à franchir qu’à détruire par l’artillerie.

Notre petite expédition, vous le voyez, avait déjà pour nous un intérêt, celui de l’inconnu ; c’était presque de la découverte ; une fois l’exploration