Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/37

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par sa curiosité, avide de nous voir de près, de toucher nos vêtements ; mais dans aucune circonstance, pour mon compte, je ne l’ai trouvée ou offensive ou même à l’aspect hostile : différence frappante avec les villes de la Chine, ou l’attitude des habitants est insolente ou dédaigneuse, quand elle n’est pas agressive.

Souvent, à Yeddo, la populace nous pressait, nous étouffait, au point que les gens de police qui nous suivaient pas à pas, par ordre supérieur, chargeaient la foule pour nous faire livrer passage, frappant sans distinction autour d’eux, avec de longues tringles de fer dont ils sont armés, pour garder les quartiers et y maintenir l’ordre ; et jamais je n’ai vu la moindre lutte ou la moindre résistance s’ensuivre : ce qui m’a fait plus d’une fois regretter, à Yeddo, qu’au mode d’éducation politique et aux moyens près, bien entendu, nombre de gens en Europe ne fussent pas venus au Japon pour y apprendre le respect de l’autorité ; car là, il existe réellement, comme nous le prouve tout ce que nous en avons déjà vu.

En résumé, le peuple japonais, tel que nous venons de l’approcher, sans avoir eu encore le droit de le fouiller, est intelligent, doux et industrieux ; il est surtout discipliné : aussi fais-je des vœux sincères, qui, je l’avoue, ne sont pas exempts de doutes