Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/64

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déjeuner a commencé par des tasses de thé bouillant, sans sucre ni miel, comme du reste il se sert en Chine, la feuille entière se déroulant à l’infusion et surnageant sur le liquide. Je n’ai jamais pu et ne pourrai jamais m’habituer, pour mon compte, à cette manière de prendre le thé, qui donne à la boisson une amertume des plus désagréables, et fait regretter le thé si savoureux et si parfumé que nous prenons en Europe : il est vrai que ce dernier est séché par le voyage, et que son arome s’est développé à la concentration dans des boîtes hermétiquement fermées.

Après le thé, le gouverneur nous a offert de fumer d’un tabac jaune clair ressemblant à de l’étoupe hachée, et placé devant chacun de nous dans une petite boîte de laque à côté d’une pipe japonaise ; cette pipe, tube fort court de bambou ou de métal, est terminé par un petit récipient en forme de dé, capable tout au plus de contenir une pincée de tabac. Les parties de métal de ces pipes sont ornées de damasquinures légères qui m’ont paru charmantes. Les Japonais doivent, être d’habiles ouvriers et de grands artistes, à en juger par le peu que j’ai déjà vu des spécimens de leur industrie. Pour en finir avec le tabac japonais, il est d’un goût agréable, et n’est pas huileux comme celui de Chine ; à tout prendre, il est très inférieur au