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par la Kadischa, les collines recouvertes d’oliviers et, dans le fond, le Liban dont les neiges commençaient de s’empourprer.

Je fixai dans mes yeux ce décor pour l’emporter avec moi. Là, Yamilé venait s’asseoir et se fondre dans son amour comme ces gouttes de rosée, pareilles à des perles, qui se laissent boire par la lumière. Là, elle s’enfuit dans la pour suite de Boutros, puis subitement accepta son sort.

Les stèles blanches se dressaient, toutes orientées dans le même sens. Après quelques tâtonnements, Abdulrajak s’arrêta devant l’une d’elles qui était ombragée à demi par un vieux figuier, et à demi recouverte par les herbes du printemps. Il écarta d’un main légère ces audacieuses graminées et nous montra une inscription presque effacée. Les caractères arabes formaient un entrelacs de traits aussi agréable à l’œil que le savant dessin d’une dentelle. L’interprète me les traduisit. Il n’y avait que deux noms :

Omar — Yamilé


Henry Bordeaux.

Tripoli, mai. — Le Maupas, novembre 1922.