Page:Chasteau - La legende de Duccio et d Orsette.pdf/28

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Le souvenir de ses crimes le poursuivit en ses derniers moments, mais, pendant qu’il agonisait, il eut un songe. Il vit un ange aux six ailes flamboyantes qui tenait une balance d’or. Sur l’un des plateaux, il y avait des morceaux de plomb noir et, sur l’autre, une petite coupe d’eau très pure.

Et les deux plateaux étaient en équilibre.

Duccio connut, par une révélation de Dieu, que le plomb noir représentait sa mauvaise vie et l’eau pure les larmes de l’Orsette.

Il expira, doucement, à l’heure de prime ; et cette même nuit, à l’heure de tierce, mourut, la Pénitente dans sa cabane. Les moines de Vallombreuse, avertis par le faucon, vinrent ensevelir les deux corps, qui furent enterrés sous le même hêtre. C’est ainsi que se rejoignirent, dans une tombe sans nom, Orsette et Duccio qui avaient été, l’un par l’autre, tour à tour, perdus et sauvés, et qui étaient, par des voies contraires, arrivés à la perfection ascétique et au salut éternel.

Ici finit la légende de Duccio et d’Orsette.