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Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 5.djvu/17

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1° L’Itinéraire latin de Bordeaux à Jérusalem : il trace le chemin que suivirent depuis les croisés, et c’est pour ainsi dire le premier pèlerinage à Jérusalem : cet Itinéraire ne se trouvoit jusque ici que dans les livres connus des seuls savants ;

2° La dissertation de d’Anville sur l’ancienne Jérusalem : dissertation très-rare, et que le savant M. de Sainte-Croix regardait avec raison comme le chef-d’œuvre de l’auteur ;

3° Un Mémoire inédit sur Tunis.

J’ai reçu beaucoup de marques d’intérêt durant le cours de mon voyage. M. le général Sebastiani, MM. Vial, Fauvel, Drovetti, Saint-Marcel, Caffe, Devoise, etc., trouveront leurs noms cités avec honneur dans cet Itinéraire : rien n’est doux comme de publier les services qu’on a reçus.

La même raison m’engage à parier de quelques autres personnes à qui je dois aussi beaucoup de reconnoissance.

M. Boissonade s’est condamné, pour m’obliger, à la chose la plus ennuyeuse et la plus pénible qu’il y ait au monde : il a revu les épreuves des Martyrs et de l’Itinéraire. J’ai cédé à toutes ses observations, dictées par le goût le plus délicat, par la critique la plus éclairée et la plus saine. Si j’ai admiré sa rare complaisance, il a pu connoître ma docilité.

M. Guizot, qui possède aussi ces connoissances que l’on avoit toujours autrefois avant d’oser prendre la plume, s’est empressé de me donner les renseignements qui pouvoient m’être utiles. J’ai trouvé en lui cette politesse et cette noblesse de caractère qui font aimer et respecter le talent.

Enfin, des savants distingués ont bien voulu éclaircir mes doutes et me faire part de leurs lumières ; j’ai consulté MM. Malte-Brun et Langlès : je ne pouvois mieux m’adresser pour tout ce qui concerne la géographie et les langues anciennes et modernes de l’Orient.

Comme mille raisons peuvent m’arrêter dans la carrière littéraire au point où je suis parvenu, je veux payer ici toutes mes dettes. Des gens de lettres ont mis en vers plusieurs morceaux de mes ouvrages ; j’avoue que je n’ai connu qu’assez tard le grand nombre d’obligations que j’avois aux Muses sous ce rapport. Je ne sais comment, par exemple, une pièce charmante, intitulée le Voyage du Poëte, a pu si longtemps m’échapper. L’auteur de ce petit poëme, M. de Saint-Victor, a bien voulu embellir mes descriptions sauvages et répéter sur sa lyre une partie de ma chanson du désert. J’aurais dû l’en remercier plus tôt. Si donc quelques écrivains ont été justement choqués de mon silence quand ils me faisoient l’honneur de perfectionner mes ébau-