Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 5.djvu/235

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leur sort présent les germes de leur future destinée. Le brisement de la mer, qui augmentait par degrés, contre le rocher, m’avertit que le vent s’était levé et qu’il était temps de continuer mon voyage. Je réveillai Joseph et son compagnon. Nous descendîmes au bateau. Nos matelots avaient déjà fait les préparatifs du départ. Nous poussâmes au large, et la brise, qui était de terre, nous emporta rapidement vers Zéa. A mesure que nous nous éloignions, les colonnes de Sunium paraissaient plus belles au-dessus des flots on les apercevait parfaitement sur l’azur du ciel, à cause de leur extrême blancheur et de la sérénité de la nuit. Nous étions déjà assez loin du cap, que notre oreille était encore frappée du bouillonnement des vagues au pied du roc, du murmure des vents dans les genévriers, et du chant des grillons qui habitent seuls aujourd’hui les ruines du temple : ce furent les derniers bruits que j’entendis sur la terre de la Grèce.




Notes


1. Cette phrase se trouve dans mes notes originales exactement comme elle est ici ; je n’ai pas cru devoir la retrancher, quoiqu’elle ait l’air d’avoir été écrite après l’événement ; on sait ce qui m’est arrivée pour Les Martyrs. (N.d.A.)

2. Voyez, pour les nuits de la Grèce, Les Martyrs, liv. I et XI. (N.d.A.)

3. Thucydide Tacite. (N.d.A.)

4. Cette opinion est aussi celle de M. de Choiseul. (N.d.A.)

5. Voyez la description de la Messénie dans Les Martyrs, liv. I. (N.d.A.)

6. Il est remarquable que M. Pouqueville rencontra à peu près au même endroit un Turc qui parlait français. C’était peut-être le même. (N.d.A.)

7. Je ne sais si c’est le même Hermaeum que M. Pouqueville et ses compagnons d’infortune passèrent en venant de Navarin. Voyez, pour la description de cette partie de la Messénie, Les Martyrs, liv. XIV. (N.d.A.)

8. Ce Turc, moitié Grec, comme M. Fauvel me l’a dit depuis, est toujours par voie et par chemin : il ne jouit pas d’une réputation très sûre, pour s’être mêlé fort à son avantage des approvisionnements d’une armée. (N.d.A.)

9. La carte de Peutinger ne peut pas tromper, du moins quant à l’existence des routes, puisqu’elles sont tracées sur ce monument curieux qui n’est qu’un livre des postes des anciens. La difficulté n’existe que dans le calcul des distances, et surtout pour ce qui regarde les Gaules, où l’abréviation leg peut se prendre quelquefois pour lega ou legio. (N.d.A.)

10. Spon avait remarqué en Grèce un air parfaitement semblable à celui de Réveillez-vous, belle endormie ; et il s’amusa même à composer des paroles en grec moderne sur cet air. (N.d.A.)

11. Tout ce qui a rapport aux Grecs, et les Grecs eux-mêmes, sont nommés Romains par les Turcs. (N.d.A.)

12. Odyss., liv. IV. (N.d.A.)

13. M. Scrofani l’a suivi dans cette opinion. Si Sparte tirait son nom des genêts de son territoire, et non pas de Spartus, fils d’Amyclus, ou de Sparta, femme de Lacédémon, Misitra peut bien emprunter le sien d’un fromage. (N.d.A.)

14. Pèlerin ! pèlerin ! (N.d.A.)

15. La Toute-Sainte (la Vierge). (N.d.A.)

16. Je ne sais pourtant si je n’en ai point vu quelques autres dans le jardin de l’aga de Naupli de Romanie, au bord du golfe d’Argos. (N.d.A.)

17. M. Scrofani parle de ces fontaines. (N.d.A.)

18. Voyez, pour la description de la Laconie, Les Martyrs, liv. XIV. (N.d.A.)

19. Voyez l’Introduction. (N.d.A.)

20. Géogr. anc. abrég., t. I, p. 270. (N.d.A.)

21. Il dit même en toutes lettres que Misitra n’est pas sur l’emplacement de Sparte ; ensuite il revient aux idées des habitants du pays. On voit que l’auteur était sans cesse entre les grandes autorités qu’il connaissait et le bavardage de quelque Grec ignorant. (N.d.A.)

22. Chalcioecos, maison d’airain. Il ne faut pas prendre le texte de Pausanias et de Plutarque à la lettre, et s’imaginer que ce temple fût tout d’airain ; cela veut dire seulement que ce temple était revêtu d’airain en dedans et peut-être en dehors. J’espère que personne ne confondra les deux Pausanias que je cite ici, l’un dans le texte, l’autre dans la note. (N.d.A.)

23. Odyss. (N.d.A.)

24. Ma mémoire me trompait ici : le lion dont parle Hérodote était aux Thermopyles. Cet historien ne dit pas même que les os de Léonidas furent transportés dans sa patrie. Il prétend, au contraire, que Xerxès fit mettre en croix le corps de ce prince. Ainsi, les débris du lion que j’ai vus à Sparte ne peuvent point indiquer la tombe de Léonidas. On croit bien que je n’avais pas un Hérodote à la main sur les ruines de Lacédémone ; je n’avais porté dans mon voyage que Racine, Le Tasse, Virgile et Homère, celui-ci avec des feuillets blancs pour écrire des notes. Il n’est donc pas bien étonnant qu’obligé de tirer mes ressources de ma mémoire, j’aie pu me méprendre sur un lieu, sans néanmoins me tromper sur un fait. On peut voir deux jolies épigrammes de l’Anthologie sur ce lion de pierre des Thermopyles. (N.d.A.)

25. On a bien sur Athènes les deux lettres de la collection de Martin Crusius, en 1584 ; mais, outre qu’elles ne disent presque rien, elles sont écrites par les Grecs natifs de la Morée, et par conséquent elles ne sont point le fruit des recherches des voyageurs modernes. Spon cite encore le manuscrit de la Bibliothèque Barbérine, à Rome, qui remontait à deux cents ans avant son voyage, et où il trouva quelques dessins d’Athènes. Voyez l’Introduction. (N.d.A.)

26. Voyez sur tout cela l’Introduction. (N.d.A.)

27. Les Grecs de ces montagnes prétendent être les vrais descendants des Lacédémoniens ; ils disent que les Maniottes ne sont qu’un ramas de brigands étrangers, et ils ont raison. (N.d.A.)

28. Les Lacédémoniens se vantaient aussi de posséder les cendres d’Agamemnon. (N.d.A.)

29. Les colonnes étaient ou sont encore vers le port Schoenus, et je ne suis pas descendu à la mer. (N.d.A.)

30. Coupeurs de pins : brigand tué par Thésée. (N.d.A.)

31. N V 1 19

32. Voyez Les Martyrs, liv. III. (N.d.A.)

33. La garnison de Zante. (N.d.A.)

34. Odyss. (N.d.A.)

35. Guillet la prend pour une cariatide. (N.d.A.)

36. Il y a de glorieuses exceptions, et tout le monde a entendu parler de MM. Coraï, Kodrika, etc., etc. (N.d.A.)

37. Pline le jeune écrit à peu près la même chose à Maximus, proconsul d’Achaïe. (N.d.A.)

38. M. de Talleyrand. (N.d.A.)

39. Il faut lire celui-ci avec défiance et se mettre en garde contre son système. (N.d.A.)

40. Voyez l’Avertissement. (N.d.A.)

41. Les autres voyageurs attribuent ce goût à la poix qu’on mêle dans le vin : cela peut être vrai en partie, mais on y fait aussi infuser la pomme de pin. (N.d.A.)

42. L’histoire varie sur ce fait. D’après une autre version, ce furent les tyrans qui obligèrent les orateurs à tourner le dos au Pirée. (N.d.A.)

43. Thucyd., lib. I. (N.d.A.)

44. Voyez, pour la description d’Athènes en général, presque tout le XVe livre des Martyrs, et les notes. (N.d.A.)

45. C’est Solin qui le dit. (N.d.A.)

46. Jérémie. (N.d.A.)

47. Le temple de la Victoire formait l’aile droite des Propylées. (N.d.A.)

48. Voir la note I à la fin de l’Itinéraire.

49. Je ne puis me persuader que Phidias ait laissé complètement nus les deux frontons du temple, tandis qu’il avait orné avec tant de soin les deux frises. Si l’empereur Adrien et sa femme Sabine se trouvaient représentés dans l’un des frontons, ils peuvent y avoir été introduits à la place de deux autres figures, ou peut-être, ce qui arrivait souvent, n’avait-on fait que changer les têtes des personnages. Au reste, ceci n’était point une indigne flatterie de la part des Athéniens : Adrien méritait cet honneur, comme bienfaiteur d’Athènes et restaurateur des arts. (N.d.A.)

50. L’idée est ingénieuse, mais la preuve n’est pas bien solide : outre mille raisons qui pouvaient avoir déterminé les Athéniens à suspendre les boucliers du côté de l’Hymette, on n’avait peut-être pas voulu gâter l’admirable façade du temple en la chargeant d’ornements étrangers. (N.d.A.)

51. On fit sous les Valois un mélange charmant de l’architecture grecque et gothique ; mais cela n’a duré qu’un moment. (N.d.A.)

52. Deux cents stades, selon Dion Chrysostome. (N.d.A.)

53. On sait comment le Colisée a été détruit à Rome, et l’on connaît le jeu de mots latin sur les Barberini et les barbares. Quelques historiens soupçonnent les chevaliers de Rhodes d’avoir détruit le fameux tombeau de Mausole : c’était, il est vrai, pour la défense de Rhodes et pour fortifier l’île contre les Turcs ; mais si c’est une sorte d’excuse pour les chevaliers, la destruction de cette merveille n’en est pas moins fâcheuse pour nous. (N.d.A.)

54. L’invention des armes à feu est encore une chose fatale pour les arts. Si les barbares avaient connu la poudre, il ne serait pas resté un édifice grec ou romain sur la surface de la terre ; ils auraient fait sauter jusqu’aux Pyramides, quand ce n’eût été que pour y chercher des trésors. Une année de guerre parmi nous détruit plus de monuments qu’un siècle de combats chez les anciens. Il semble ainsi que tout s’oppose chez les modernes à la perfection de l’art : leurs pays, leurs mœurs, leurs coutumes, leurs vêtements et jusqu’à leurs découvertes. (N.d.A.)

55. Ils avaient établi leur batterie, composée de six pièces de canon et de quatre mortiers, sur le Pnyx. On ne conçoit pas qu’à une si petite portée ils n’aient pas rasé tous les monuments de la citadelle. V. Fanelli, Atene Attica, et l’Introduction à cet Itinéraire. (N.d.A.)

56. Elles furent découvertes dans un sépulcre : je crois que ce sépulcre était celui d’un enfant. Entre autres choses curieuses, on y trouva un jeu inconnu, dont la principale pièce consistait, autant qu’il m’en souvient, dans une boule ou un globe d’acier poli. Je ne sais s’il n’est point question de ce jeu dans Athénée. La guerre existant entre la France et l’Angleterre empêcha M. Fauvel de s’adresser pour moi à l’agent de lord Elgin ; de sorte que je ne vis point ces antiques jouets qui consolaient un enfant athénien dans son tombeau. (N.d.A.)

57. Ilissiades : elles avaient un autel au bord de l’Ilissus. (N.d.A.)

58. Je ne veux dissimuler aucune difficulté, et je sais qu’on place aussi Alimus à l’orient de Phalère. Thucydide était du bourg d’Alimus. (N.d.A.)

59. Plut., Vit. Them. (N.d.A.)

60. Il paraît qu’il existait à Athènes en 1669 un autre monument, appelé la Lanterne de Diogène. Guillet invoque au sujet de ce monument le témoignage des pères Barnabé et Simon et de MM. de Monceaux et Lainez. Voyez l’Introduction. (N.d.A.)

61. Riesdel, Chandler, etc. (N.d.A.)

62. Le monument a été depuis exécuté à Saint-Cloud. (N.d.A.)

63. On peut voir dans les Lettres édifiantes les travaux des missionnaires sur les îles de l’Archipel (N.d.A.)

64. Titres de souverains vassaux du sultan.

65. Voyez Les Martyrs. (N.d.A.)

66. Les troubles de la Romélie rendaient le voyage de Constantinople par terre impraticable. (N.d.A.)

67. N V 1 20

68. Comme elles le sont en Bretagne et en Angleterre. (N.d.A.)

69. M. Fauvel m’a dit que la chaleur montait assez souvent à 32 et 34 degrés. (N.d.A.)

70. On peut voir au sujet de cette latitude une savante dissertation insérée dans les Mémoires de l’Académie des Inscriptions. (N.d.A.)

71. Les grandes fortunes à Athènes, telles que celle d’Hérode Atticus, n’eurent lieu que sous l’empire romain. (N.d.A.)

72. Les Romains, comme les Turcs, réduisaient souvent les vaincus en esclavage. S’il faut dire tout ce que je pense, je crois que ce système est une des causes de la supériorité que les grands hommes d’Athènes et de Rome ont sur les grands hommes des temps modernes. Il est certain qu’on ne peut jouir de toutes les facultés de son esprit que lorsque l’on est débarrassé des soins matériels de la vie ; et l’on n’est totalement débarrassé de ces soins que dans les pays où les arts, les métiers et les occupations domestiques sont abandonnés à des esclaves. Le service de l’homme payé, qui vous quitte quand il lui plaît et dont vous êtes obligé de supporter les négligences ou les vices, ne peut être comparé au service de l’homme dont la vie et la mort sont entre vos mains. Il est encore certain que l’habitude du commandement donne à l’esprit une élévation, et aux manières une noblesse que l’on ne prend jamais dans l’égalité bourgeoise de nos villes. Mais ne regrettons point cette supériorité des anciens puisqu’il fallait l’acheter aux dépens de la liberté de l’espèce humaine, et bénissons à jamais le christianisme qui a brisé les fers de l’esclave. (N.d.A.)