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Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 5.djvu/24

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recueillit à mon arrivée d’Égypte. Mais j’ai de la peine à me consoler de n’avoir pas rencontré un des pères de Terre Sainte, qui a passé à Paris et qui m’a demandé plusieurs fois. J’ai lieu de croire que c’étoit le père Munos : j’aurois tâché de le recevoir avec un cœur limpido e bianco, comme il me reçut à Jaffa, et je lui aurois demandé à mon tour :

Sed tibi qui cursum venti, quæ fata dedere ?

J’oubliois de dire que j’ai reçu, trop tard pour en faire usage, des renseignements sur quelques nouveaux voyageurs en Grèce, dont les journaux ont annoncé le retour ; j’ai lu aussi, à la suite d’un ouvrage traduit de l’allemand, sur l’Espagne moderne, un excellent morceau intitulé les Espagnols du XIVe siècle. J’ai trouvé dans ce précis des choses extrêmement curieuses sur l’expédition des Catalans en Grèce et sur le duché d’Athènes, où régnoit alors un prince françois de la maison de Brienne. Montaner, compagnon d’armes des héros catalans, écrivit lui-même l’histoire de leur conquête. Je ne connois point son ouvrage, cité souvent par l’auteur allemand : il m’auroit été très-utile pour corriger quelques erreurs ou pour ajouter quelques faits à l’Introduction de l’Itinéraire.