Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 6.djvu/248

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Je serois peut-être autorisé à m’écrier : Voici deux monuments qui prouvent l’invasion des peuples asiatiques dans l’Amérique septentrionale, invasion que j’ai conclue de l’identité d’un certain nombre de mots principaux, communs à quelques langues d’Asie et d’Amérique. Mais je ne conclus encore rien, me réservant à discuter à loisir toute cette question.


DEUXIÈME MÉMOIRE.


DESCRIPTION DES MONUMENTS
TROUVÉS
DANS L’ÉTAT DE L’OHIO ET AUTRES PARTIES DES ÉTATS-UNIS
PAR M. CALEB-ATWATER, etc.

Traduit de l'anglois[1].

Un grand nombre de voyageurs ont signalé nos antiquités : il en est peu qui les aient vues ; ou, marchant à la hâte, ils n’ont eu ni les occasions favorables ni les connoissances nécessaires pour en juger. Ils ont entendu les contes que leur en faisoient des gens ignorants ; ils ont publié des relations si imparfaites, si superficielles, que les personnes sensées qui sont sur les lieux mêmes auroient de la peine à deviner ce qu’ils ont voulu décrire.

Il est arrivé parfois qu’un voyageur a vu quelques restes d’un monument qu’un propriétaire n’avoit fait conserver que pour son amusement ; il a conclu que c’étoit le seul qu’on trouvât dans le pays. Un autre voit un retranchement avec un pavé mi-circulaire à l’est : il décide avec assurance que tous nos anciens monuments étoient des lieux de dévotion consacrés au culte du soleil. Un autre tombe sur les restes de quelques fortifications et en infère, avec la même assurance, que tous nos anciens monuments ont été construits dans un but pure-

  1. Archæologîa americana, ou Transactions de la Société des Antiquaires américains. Vol. I, p. 109. Worcester, en Massachusets, 1820.