Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 6.djvu/271

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quelques-uns en pierre, mais ils paroissent appartenir à la race d’Indiens actuellement subsistante.

Nous parlerons des squelettes trouvés dans ces tumuli ; mais en nous bornant à considérer la position relative des tumuli et des forts, nous ne pouvons guère douter de l’identité du peuple qui a élevé les uns et les autres.

Ni les uns ni les autres ne supposent une population nombreuse, puissante, civilisée ; ils ne supposent qu’une possession tranquille du pays, telle que, selon les traditions indigènes rapportées par Heckwelder, les Allighewis ou Alleghanys en avoient avant l’invasion des Lennilénaps et des Iroquois.

Le rapprochement de ces collines funéraires, de ces villages fortifiés, de ces enceintes privilégiées de caciques, de ces autels ou places de sacrifices, nous paroît indiquer le séjour prolongé d’un seul et même peuple sur les bords de l’Ohio.

Squelettes trouvés dans les tumuli

Les squelettes trouvés dans les tumuli, nous dit M. Atwater[1], ne sauroient appartenir à la race actuelle des Indiens. Ceux-ci ont la taille élevée, un peu mince, et les membres droits et longs ; les squelettes appartiennent à des hommes petits, mais carrés. Ils n’avoient que cinq pieds en général, et très-rarement six. Leur front étoit abaissé (avec une saillie au-dessus des yeux), les os des pommettes étoient saillants, la face courte, mais large par le bas, les yeux grands, le menton proéminent[2].

Ce signalement ne convient pas à la race iroquoise, algonquîne, nadowessienne, à cette race qui domine dans la partie septentrionale des bassins du Mississipi et du Missouri ; mais elle répond sur beaucoup de points à la configuration des indigènes de la Floride et du Brésil.

Un crâne humain très-grand, figuré dans l’Archéologie, présente beaucoup de caractères de la race nègre africaine.

Corps trouvés dans les cavernes du Kentucky.

Les rochers calcaires du Kentucky renferment de nombreuses et de grandes cavernes, où abonde le nitre et où règne d’ailleurs une grande sécheresse. On y découvre beaucoup de corps humains de tout

  1. Archæologia.
  2. Ibid.