Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 6.djvu/275

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un certain nombre d’objets manufacturés, soit aux îles Fidgi, soit dans d’autres îles de la mer du Sud. Non-seulement les tissus, mais aussi divers échantillons de sculpture en bois, furent confrontés avec des objets semblables, trouvés dans les cavernes du Kentucky et les tumuli d’Ohio[1].

Cette donnée seroit plus précieuse encore si les antiquaires américains avoient eu soin de faire dessiner et graver ces objets, empreints d’un caractère plus spécial que les haches, les pots et d’autres objets bien moins caractérisés.

CONCLUSION.

Nous avons réuni tout ce qui dans les divers rapports sur les antiquités de l’Ohio, du Kentucky et du Tennessee, nous a paru propre à donner à ces divers restes d’anciens habitants un caractère historique spécial. Nous pensons que nos lecteurs seront d’accord avec nous sur la difficulté extrême de trouver dans le caractère vague de ces monuments simples et rustiques aucun indice certain sur leur origine et leur époque.

Les objets qu’on a cru devoir rapporter à un culte religieux quelconque nous ont offert un caractère asiatique.

Les objets d’art les mieux caractérisés nous ont présenté un caractère polynésien ou malais. Ces deux indices peuvent se ramener à un seul point de vue. Les peuples de l’Océanie ont vécu en commun avec ceux de l’Asie orientale et avec ceux de la côte nord-ouest de l’Amérique.

Tout détail ultérieur sur la migration de ce peuple pour arriver sur les bords de l’Ohio seroit entièrement hasardé et inutile dans l’état actuel des connoissances.

La réunion de ce peuple en villages considérables, placés près les fleuves, dans des positions agréables, sur un sol fertile, semble indiquer une nation agricole et qui avoit, du moins en grande partie, abandonné la vie du chasseur. Il ne paroît pas même que dans les objets trouvés dans les tumuli, ni dans les cavernes, rien rappelle les instruments de la chasse. Pourtant il paroît qu’ils ne possédoient aucune espèce de bestiaux ; on n’en retrouve ni cornes ni cuirs.

Les vases sculptés en talc graphique semblent indiquer un commerce avec la Chine, et par conséquent un état de paix et de tranquil-

  1. Medical Repository (de New-York), vol. XVIII, p. 187.