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Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 7.djvu/207

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DEUXIÈME PARTIE.

CHAPITRE PREMIER.
QUE DEPUIS LA RESTAURATION UNE MÊME ERREUR A ÉTÉ SUIVIE PAR LES TROIS MINISTÈRES.

Mais qu’entends-je par de faux systèmes en administration ? J’entends tout ce qui est contraire au principe des institutions établies, tout ce qui fait qu’une chose doit inévitablement se détruire.

Eh bien, depuis la restauration, une grande et fatale erreur a été constamment suivie : les ministères qui se sont succédé ont marché sur les mêmes traces, avec les seules différences que les caractères particuliers des ministres apportent dans les affaires publiques, et avec les lenteurs plus ou moins grandes produites par la résistance courageuse de la minorité dans les ministères.

Avant de passer à l’examen de ces systèmes, il est nécessaire de dire quelque chose de la composition et de l’esprit des trois ministères par qui ces systèmes ont été si malheureusement établis.

CHAPITRE II.
DU PREMIER MINISTÈRE. SON ESPRIT.

Lorsqu’en 1814 le ministre des affaires étrangères fut parti pour Vienne, il laissa derrière lui une administration polie, spirituelle, mais incapable de travail, portant dans les affaires, pour lesquelles elle n’était point faite, cette humeur que nous ressentons lorsque notre secret se découvre et que notre réputation nous échappe.

Quand on en est venu à ce point, on est bien près de se précipiter dans les faux systèmes. Effrayé de l’habileté que demande la direc-