Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/122

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��52 RÉVOLUTIONS ANCIENNES.

Depuis le dévouement de Codrus à Athène jusqu'au siècle de Solon , l'histoire est presque muette sur l'état de cette république. Nous sa- vons seulement que l'archontat a vie, que les ci- toyens substituèrent d'abord à la royauté , fut dans la suite réduit à dix ans , et qu'ils finirent par le diviser entre neuf magistrats annuels 1 .

Ainsi les Athéniens s'habituèrent par degrés au gouvernement populaire. Ils passèrent len- tement de la monarchie à la république. Le sta- tut nouveau étoit toujours formé en partie du statut antique. Par ce moyen on évitoit ces tran- sitions brusques, si dangereuses dans les Etats , et les mœurs avoient le temps de sympathiser avec la politique. Mais il en résulta aussi que les lois ne furent jamais très-pures, et que le plan de la constitution offrit un mélange continuel de vérités et d'erreurs , comme ces tableaux , où le peintre a passé par une gradation insensible des ténèbres à la clarté ; chaque nuance s'y suc- cède doucement ; mais elle se compose sans cesse de l'ombre qui la précède , et de la lumière qui la suit \

Cependant cette mobilité de principes devoit

1 Meurs. , de Archont. , lib. i , cap. I , etc.

a Ces morceaux-là , et il y en a quelques-uns de sem- blables dans Y Essai, demandent peut-être grâce pour l'ouvrage et pour le jeune homme. Nouv. Ed.

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