126 REVOLUTIONS ANCIENNES.
Touché de sa grâce nouvelle ,
Et de sa lumière éclairé ,
Je la suivis : mais je pleurai
De ne pouvoir plus suivre qu'elle 1 .
��Si ces deux petits chefs-d'œuvre du goût et des grâces prouvent que la bonne compagnie est partout une et la même , et qu'on s'expri- moit à la cour d'Hipparque comme à celle de Louis XV et de Louis XVI , ils montrent aussi qu'un peuple, qui pense avec tant de délica- tesse, s'éloigne à grands pas de la simplicité primitive et par conséquent , approche des temps de révolutions a .
Auprès d'Anacréon on voyoit briller Simo- nide , dont le cœur épanchoit sans cesse la plus douce philosophie : il excelloit à chanter les dieux. Mais lorsqu'il venoit à toucher sur sa lyre les notes plaintives de l'élégie , la tristesse et la volupté de ses accents 2 jetoient l'âme en un trouble inexprimable. Sa morale étoit vraie , quoiqu'elle tendît un peu à éteindre l'enthou- siasme du grand. Il disoit que la vertu habite
1 Voltaire , Mélanges de poésie , Stances sur la vieil- lesse.
a C'est voir beaucoup de grandes choses dans deux petits poèmes , que j'ai d'ailleurs raison d'appeler deux chefs-d'œuvre. Noirv. Ed.
2 Quintil. , lib. x , cap. i , pag. 631 .
�� �