Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/200

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

130 REVOLUTIONS ANCIENNES.

blable à celle des poètes françois de nos jours Il vit les deux régimes à Athènes : la monarchie sous les Pisistratides , et la république aprè: leur expulsion. Témoin des victoires des Grec; sur les Perdes, il les célébra dans des hymne: triomphales. Comblé des faveurs d'Hipparque il l'avoit chanté ; et il loua sans mesure les as- sassins de ce prince 1 . Les monarques tombé: doivent s'attendre à plus din gratitude que le: autres hommes, parce qu'ils ont conféré plu: de bienfaits 2 .« 

Cependant Anacréon et Simonide n'étoien pas les seuls poètes qui eussent acquis l'immor- talité. Toute la Grèce répétoit alors les vers d( cette Sapho , si célèbre par ses vices et son gé

1 jElian. , Var. Hist. , lib. vin, cap. 2.

2 Je déplorois avec un bien bon ami , homme de toute sortes de mérite , cette malheureuse flexibilité d'opinion qui quelquefois obscurci les plus grandes qualités. Il me fit cetti réflexion, qui prouve autant sa sensibilité que l'excellence d sa raison. « Ceux qui s'occupent de littérature, me dit-il , son jugés trop rigoureusement du reste de la société. Nés avec un âme plus tendre, ils doivent être plus vivement affectés. De là le rapide changement de leurs idées , de leurs amours , de leur haines , si surtout l'objet nouveau a quelque apparence d grandeur. D'ailleurs la plupart sont pauvres , et la première la est de vivre. » Encore une fois , j'ai professé mon respect pou les gens de lettres. Si j'avois eu l'intention de faire quelqu application particulière (ce qui est bien loin de ma pensée) je n'eusse pas choisi l'article de M. de Fontanes , qui , dans le courts instants où j'ai eu le bonheur de le connoître , m'a pari avoir un caractère aussi pur que ses talents.

�� �