Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/212

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

142 REVOLUTIONS ANCIENNES.

fasse monter sur un vaisseau léger et me renvoie de cette île célèbre. Qu'en faveur du culte que je lui ai rendu , elle m'accorde un prompt retour dans ma patrie.

» Les présents de Vénus et de Bacchus me sont chers , de même que ceux des muses qui inspirent d'aimables folies 1 a .»

C'est ainsi que l'auteur du Contrat Social et de Y Emile a pu écrire :

« O mourons , ma douce amie ! mourons , la bien- aimée de mon cœur ! Que faire désormais d'une jeunesse insipide, dont nous avons épuisé toutes les délices ?

1 Poët. Minor. Graec. , pag. 431-33.

a Ces fragments des poésies de Solon,.bien qu'ils soient assurément très-étrangers à la matière , ont un certain intérêt. Cette imbécille opinion moderne , née de l'envie pour consoler la médiocrité, que les talents littéraires sont séparés des talents politiques , se trouve encore re- poussée par l'exemple de Solon. Le poëte n'a rien ôté au grand législateur, pas plus qu'il n'a ôté à Xénophon la science politique , à Cicéron l'éloquence , à César la vertu guerrière. Qui fut plus homme de lettres que le cardinal de Richelieu ? L'auteur de l'Esprit des Lois est aussi l'auteur du Temple de Gnide ; le grand Frédéric employoit plus de temps à faire des vers qu'à gagner des batailles, et le principal ministre d'Angleterre aujour- d'hui , M. Canning, est un poëte. Nouv. Ed.

�� �