Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/215

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AV. J-C. 509. = OL. G7. Il

��PREMIER CHANT GUERRIER.

��« Celui-là est peu propre à la guerre , qui ne peut d'un œil serein voir le sang' couler, et ne brûle d'approcher l'ennemi. La vertu guerrière reçoit la couronne la plus éclatante; c'est celle qui illustre un héros. Vraiment utile à son pays est le jeune homme qui s'avance fièrement au premier rang , y reste sans s'étonner, bannit toute idée d'une fuite honteuse , se précipite au devant du danger , et , prêt à mourir, fait face à l'ennemi le plus proche de lui : vraiment excellent, vraiment utile est ce jeune homme. Les phalanges redoutables s'évanouis- sent devant lui : il détermine , par sa valeur , le torrent de la victoire. Mais si , le bouclier percé de mille traits , si , la poitrine couverte de mille bles- sures, il tombe sur le champ de bataille, quel honneur pour sa patrie ! ses concitoyens ! son père ! Jeunes et vieux, tous le pleurent. Il emporte avec lui l'amour d'un peuple entier. Sa tombe , ses en- fants , sa postérité même la plus reculée , attirent le respect des hommes. Non ! il ne meurt point le héros sacrifié à la patrie : il est immortel ! 1 ...»

Ce morceau est sublime. Il n'y a là ni fausse chaleur , ni torture de mots , ni toute cette en- flure moderne dont Voltaire commençoit déjà

«  1 Poët. Minor. Graec. , pag. 434.

tome i. H)

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