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184 REVOLUTIONS ANCIENNES.

vraisemblablement leur origine 3 , ils étoient di- visés en trois classes inférieures, de laboureurs, de pasteurs et d'artisans 1 . Chaque homme étoit obligé de suivre, dans l'ordre où le sort l'avoit jeté, la profession de ses pères, sans pouvoir changer d'études selon son génie ou les temps. Que dis-je ? ce n'eût pas été assez. Dans ce pays d'esclavage, l'esprit humain devoit gémir sous des chaînes encore plus pesantes : l'artiste ne pouvoit suivre qu'une ligne de ses études, et le médecin, qu'une branche de son art 2 .

Mais, en redoublant les liens de l'ignorance autour du peuple, ses chefs avoient aussi mul- tiplié ceux de la morale. Ils savoient qu'il est inutile de donner des entraves au génie pour éviter les révolutions , si on ne gourmande en même temps les vices, qui conduisent au même but, par un autre chemin. Le, respect des rois el de la religion 3 , i'amour de la justice 4 , la vertu

Cela n est pas clair. JNulv. Ed.

' Diod. , lib. î , pag. 67.

2 Herodot. , lib n , cap. 84. — 3 Id. , lib. u , cap. 37

4 I)iod. , lib. i , pag. 70.

On connoît la coutume des Egyptiens du jugement après mort, qui s'étendoit jusque sur les rois. Un autre usage nor moins extraordinaire , étoit celui par lequel un débiteur enga geoit le corps de son père à son créancier. Ces lois sublimes sont trop fortes pour nos petites nations modernes : elles nous éton- nent , elles nous confondent ; nous les admirons , mais nous ne

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