Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/291

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AV. J.-C. 509. :- OL. 67. 221

rarement dans les extrêmes , ou , s'il s'y laisse m traîner quelquefois , ce n'est que par cette cha- leur des temps , dont il est presque impossible de se défendre. Mais quand il vient à élever une voix touchante en faveur de l'infortuné, il règne, il triomphe. Toujours du parti de celui qui souf- fre , son éloquence est une richesse gratuite , qu'il prête sans intérêt au misérable ; alors il remue les entrailles ; alors il pénètre les âmes ; alors une altération sensible dans les accents de l'orateur décèle tout l'homme; alors l'étranger dans la tribune résiste en vain , il se détourne et pleure. Haine d'un parti , idole de l'autre , ceux- là reprochent à M. Fox des erreurs, ceux-ci exal- tent ses vertus ; il ne nous appartient pas de prononcer. Lorsque le fracas des opinions et les fatigues d'une vie publique auront cessé pour cet homme célèbre, le moment de la justice serti venu ; mais , quel que soit le jugement de la pos- térité , les malheureux des temps a venir , qui forment la majorité dans tous les siècles , diront : ail aima nos frères d'autrefois, il parla pour eux.» Lorsque M. Pitt prend la parole dans la cham- bre des Communes , on se rappelle la Comparai- son qu'Homère fait de l'éloquence d'Ulysse, à des flocons de neige, descendant silencieusement du ciel. Emue , échauffée à la voix du repré- sentant opposé , l'assemblée , pleine d'agitation ,

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