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236 REVOLUTIONS ANCIENNES.

On a parlé souvent , dans ce Journal , de l'hos- pitalité et de l'amitié avec lesquelles nous fûmes j reçus des Insulaires : ils nous accueillirent près- j que toujours de la manière la plus aimable. Lors- 1 que nous descendions à terre , ils se disputoient - le bonheur de nous offrir les premiers présents , I de nous apprêter des vivres, et de nous donner d'autres marques de respect. Les vieillards ne ! manquoient jamais de verser des larmes de joie ; ils paroissoient très-satisfaits quand ils obtenoient la permission de nous toucher , et ils ne cessoient de faire entr'eux et nous , des comparaisons qui annonçaient bien de l'humilité et de la modestie. Les jeunes femmes ne furent pas moins caressan- tes et elles s'attachèrent à nous sans aucune ré- serve , jusqu'au moment où elles s'aperçurent qu'elles avoient lieu de se repentir de notre in- timité.

��Les habitants des îles Sandwich diffèrent de ceux des îles des Amis , en ce qu'ils laissent presque tous croître leur barbe ; nous en remarquâmes un très-petit nombre , il est vrai , notamment le Roi , qui l'avoient coupée , et d'autres qui ne la por- toient que sur la lèvre supérieure. Ils arrangent leur chevelure d'une manière aussi variée que les autres Insulaires de la mer du Sud : mais ils suivent d'ailleurs une mode qui , autant que nous avons pu en juger , leur est particulière. Ils se rasent

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