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AY. J.-C. 509. = OL. 67. 257

noissance du pays, leur courage, leurs lumières, tout tournoit au désavantage des peuples Gal- liques 1 . C'est ainsi que les hommes sont ordon- nés les uns aux autres. Les fds de leurs destinées viennent aboutir dans la main de Dieu ; l'un ne sauroit être tiré, sans que tous les autres soient mus. Je finirai cet article par une remarque.

Les Marseillois, différents d'origine des autres peuples de la France, ont aussi un caractère à eux. Ils semblent avoir conservé le génie factieux de leurs fondateurs, leur courage bouillant et éphémère, leur enthousiasme de liberté. On nie maintenant le pouvoir du sang, parce que les principes du jour s'y opposent, mais il est certain que les races d'hommes se perpétuent comme les races d'animaux a . C'est pourquoi les anciens législateurs vouloient qu'on n'élevât que des enfants forts et robustes, comme on prend soin de ne nourrir que des coursiers bel- liqueux.

1 Comme au passage d'Annibal dans les Gaules. ( Voy. Tite Live , à l'endroit cité. ) L'attachement de la république de Mar- seille pour les Romains, les différents services qu'elle leur ren- dit, etc. ; tout cela est trop connu pour exiger plus de détails. (Voy. Liv. , Caes. , Polyb. , etc. , etc. )

a Cela est vrai; mais aussi ces races s'appauvrissent , s'usent, et dégénèrent comme les races d'animaux.

Nouv. Ed.

��tome i. 17

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