Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/349

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��AV. J.-C. 509. = OL. (37. 279

Grèce, on ignore presque sa <lestinée. Si l'obscu- rité fait le bonheur, Syracuse fut heureuse.

Il lui en coûta cher pour ces instants de calme : on ne jouit point impunément de la fé- licité; ce n'est qu'une avance que la nature vous a faite, sur la petite somme des joies humaines. On n'est heureux que par exception et par injus- tice ; si vous avez eu beaucoup de prospérités , d'autres ont dû beaucoup souffrir , parce que, la quantité des biens étant mesurée, il a fallu pren- dre sur eux pour vous donner; mais tôt au tard vous serez tenus à rembourser à .gros intérêts : quiconque a été très-fortuné, doit s'attendre à de très-grands revers. De ceci les Syracusains sont un exemple. Depuis le moment de l'inva- sion de Xerxès en Grèce , jamais peuple n'of- frit un plus étonnant spectacle ; une révolution étrange et continuelle commença son cours, et ne finit qu'à la prise de la métropole par les Romains. Ce fut une chose commune que de voir les rois tombés du faîte des grandeurs au plus bas degré de fortune : monarques aujour- d'hui , pédagogues demain. N'anticipons pas ce grand sujet.

La forme du gouvernement en Sicile avoit été républicaine jusque vers le temps de la chute des Pisistratides à Athènes. Les mœurs, la poli- tique, la religion ? étoient celles de la mère-

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