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Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/388

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318 REVOLUTIONS ANCIENNES.

Vaincue à la bataille de Salamine 1 , le commerce ferma bientôt cette plaie , et l'influence immé- diate de la révolution grecque se borna pour les Tyriens, à ce malheur passager, quoiqu'elle s'étendît sur eux par la suite , et que Tyr tombât comme le reste de l'Orient devant Alexandre. Les froids négociants continuèrent à importer et exporter de pays en pays le superflu des na- tions , sans s'embarrasser des vains systèmes qui tourmentoient ces peuples. Tout leur génie étoit dans leurs balles d'étoffes , et on les voyoit, comme les Bataves , colporter les livres des beaux esprits des temps , sans en avoir jamais ouvert un seul. Peut-être aussi l'habitant de Tyr trafiquoit-il de ses principes politiques , car dans les temps de révolutions les opinions sont les seules marchandises dont on trouve la dé- faite a .

1 Les galères phœniciennes forrnoient l'aile gauche de l'escadre persane à la bataille de Salamine. Elles avoient en tête les Athé- niens, et étoient commandées par un frère de Xerxès. Elles com- battirent avec beaucoup de valeur. (Vid. Herod. , lib. vm , c 89.)

a Si je n'avois fait cette remarque il y a une tren- taine d'années, ne la prendroit-on pas pour une allusion aux choses du jour ? Norv. En.

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