Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/40

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xx PREFACE.

laissé tranquille lorsque j'étois ministre? C'é- toit là une belle occasion de montrer leur indépendance.

Je n'ai répondu à ces personnes bienveil- lantes que par cette note de la préface de mes Mélanges de politique.

« Si je n'ai jamais varié dans mes principes )> politiques, je n'ai pas toujours embrassé » le christianisme dans tous ses rapports, )> d'une manière aussi complète que je le fais » aujourd'hui. Dans ma première jeunesse ; » à une époque où la génération étoit nourrie )) de la lecture de Voltaire et de J.-J. Rousseau , » je me suis cru un petit philosophe, et j'ai » fait un mauvais livre. Ce livre je l'ai con- » damné aussi durement que personne dans » la préface du Génie du Christianisme. Il est » bizarre qu'on ait voulu me faire un crime )> d'avoir été un esprit-fort à vingt ans et un » chrétien à quarante. A-t-on jamais repro- » ché à un homme de s'être corrigé? L'écri- » vain vraiment coupable est celui qui ayant » bien commencé finit mal , et non pas celui » qui ayant mal commencé finit bien. Quoi » qu'il en soit , si je pouvois anéantir Y Essai » historique , je le ferois , parce qu'il renferme , >> sous le rapport de la religion, des pages » qui peuvent blesser quelques points de dis-

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