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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

n’ayant de largeur, à l’endroit où nous étions, qu’environ 40 toises ; mais il n’eût pas été prudent de le faire, car il y avait des Arabes qui cherchaient à nous rejoindre, et en peu de temps ils se réunissent en très grand nombre. Monsieur a empli sa seconde bouteille de fer-blanc d’eau du Jourdain. »

Nous rentrâmes dans Jérusalem : Julien n’est pas beaucoup frappé des saints lieux : en vrai philosophe, il est sec : « Le Calvaire, dit-il, est dans la même église, sur une hauteur, semblable à beaucoup d’autres hauteurs sur lesquelles nous avons monté, et d’où l’on ne voit au loin que des terres en friche, et, pour tous bois, des broussailles et arbustes rongés par les animaux. La vallée de Josaphat se trouve en dehors, au pied du mur de Jérusalem, et ressemble à un fossé de rempart. »

Je quittai Jérusalem, j’arrivai à Jaffa, et je m’embarquai pour Alexandrie. D’Alexandrie j’allai au Caire, et je laissai Julien chez M. Drovetti, qui eut la bonté de me noliser un bâtiment autrichien pour Tunis. Julien continue son journal à Alexandrie : « Il y a, dit-il, des juifs qui font l’agiotage comme partout où ils sont. À une demi-lieue de la ville, il y a la colonne de Pompée, qui est en granit rougeâtre, montée sur un massif de pierres de taille. »


MON ITINÉRAIRE.

« Le 23 novembre, à midi, le vent étant devenu favorable, je me rendis à bord du vaisseau. J’embrassai M. Drovetti sur le rivage, et nous nous pro-