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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

Mercredi 24 décembre 1823.

J’avais de grandes espérances. Elles ont été trompées pour le moment. Le roi n’a voulu nommer, je crois, que des députés, des militaires et des hommes de sa maison et de celles des princes. Mais j’ai la promesse pour Astolphe pour une autre circonstance qui n’est pas très éloignée. Ne croyez pas que je vous oublie et que vous n’êtes dans ma vie au nombre de mes plus doux et de mes plus impérissables souvenirs.

Mille tendresses à tous.

Ch.[1]

La promesse faite ne fut pas tenue, mais ce ne fut ni la faute de Chateaubriand, ni celle du gouvernement de la Restauration. C’est à lui-même et à lui seul qu’Astolphe de Custine doit imputer d’avoir tout perdu. Son nom fut mêlé, à ce moment, à une aventure honteuse, au plus abominable des scandales. M. Chédieu de Robethon s’est vu dans la nécessité d’en parler, au moins sommairement. Il me serait impossible de reproduire ici son récit. À peine y puis-je faire allusion. Ce récit, d’ailleurs, n’étonnera aucun de ceux qui ont lu les pages consacrées par Philarète Chasles, dans ses Mémoires, au marquis de Custine.

À partir de ce déplorable événement, tout fut fini pour Mme de Custine. Sa vie était brisée ; elle mourut le 25 juillet 1826, à l’âge de 56 ans.


VIII

la mort de la harpe.[2]


Ce sera l’honneur de La Harpe d’avoir, lui le disciple de Voltaire d’avoir compris et salué, dès le premier jour, le génie de Chateaubriand. — d’avoir selon l’expression de

  1. Chédieu de Robethon. p. 251.
  2. Ci-dessus, p. 329.