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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

« À Ajaccio, le 21 avril 1787.
« MÉMOIRE EN DEMANDE D’UN CONGÉ.
« CORPS ROYAL DE L’ARTILLERIE.

« Le sieur Napolione de Buonaparte, lieutenant en second au régiment de La Fère, artillerie.

« RÉGIMENT DE LA FÈRE

« Soupplie monseigneur le maréchal de Ségur de vouloir bien lui accorder un congé de 5 mois et demie à compter du 16 mai prochain dont il a besoin pour le retablissement de sa senté, suivant le certificat de médecin et cherugien ci-joint. Vu mon peu de fortune et une cure coûteuse, je demande la grace que le congé me soit accordé avec appointement.

« Buonaparte.

« L’on envoie le tout au colonel du régiment sur l’adresse du ministre ou du commissaire-ordonnateur, M. de Lance, soit que l’on lui écrive sur l’adresse de M. Sauquier, commissaire-ordonnateur des guerres à la cour. »

Que de détails pour enseigner à faire un faux ! On croit voir l’empereur travailler à régulariser les saisies des royaumes, les paperasses illicites dont son cabinet s’encombrait.

Le style du jeune Napoléon est déclamatoire ; il n’y a de digne d’observation que l’activité d’un vigoureux