tenir Napoléon pour l’opposer à la nouvelle guerre possible, lorsque M. de Cobentzel prévint la rupture, et Bonaparte reçut l’ordre de partir. L’Italie devenue républicaine, la Hollande transformée en république, la paix laissant à la France, étendue jusqu’au Rhin, des soldats inutiles, dans sa prévoyance peureuse le Directoire s’empressa d’écarter le vainqueur. Cette aventure d’Égypte change à la fois la fortune et le génie de Napoléon, en surdorant ce génie, déjà trop éclatant, d’un rayon du soleil qui frappa la colonne de nuée et de feu.
« Vous êtes une des ailes de l’armée d’Angleterre.
« Vous avez fait la guerre de montagnes, de plaines, de sièges ; il vous reste à faire la guerre maritime.
« Les légions romaines, que vous avez quelquefois imitées, mais pas encore égalées, combattaient Carthage tour à tour sur cette même mer, et aux plaines de Zama. La victoire ne les abandonna jamais, parce que constamment elles furent braves, patientes à supporter la fatigue, disciplinées et unies entre elles.
« Soldats, l’Europe a les yeux sur vous ! vous avez de grandes destinées à remplir, des batailles à li-
sion d’infanterie et un régiment de cavalerie arrivé de Schœnbrünn vinrent mettre fin à l’émeute. (Ludovic Sciout, Le Directoire, tome IV, p. 421.)