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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

de l’État. Louis-Marie-Fortuné Buonaparte, de la branche établie à Sarzane, passa en Corse en 1612, se fixa à Ajaccio et devint le chef de la branche des Bonaparte de Corse. Les Bonaparte portent de gueules à deux barres d’or accompagné de deux étoiles.

Il y a une autre généalogie que M. Panckoucke a placée à la tête du recueil des écrits de Bonaparte ; elle diffère en plusieurs points de celle qu’a donnée Napoléon-Louis. D’un autre côté, madame d’Abrantès veut que Bonaparte soit un Comnène, alléguant que le nom de Bonaparte est la traduction littérale du grec Caloméros, surnom des Comnène.[1]

Napoléon-Louis croit devoir terminer sa généalogie par ces paroles : « J’ai omis beaucoup de détails, car les titres de noblesse ne sont un objet de curiosité que pour un petit nombre de personnes, et d’ailleurs la famille Bonaparte n’en retirerait aucun lustre.

« Qui sert bien son pays n’a pas besoin d’aïeux. »

Nonobstant ce vers philosophique, la généalogie subsiste, Napoléon-Louis veut bien faire à son siècle la concession d’un apophthegme démocratique sans que cela tire à conséquence.

Tout ici est singulier : Jacques Buonaparte, historien du sac de Rome et de la détention du pape Clément VII

  1. Mémoires de Mme  la duchesse d’Abrantès, tome I, p. 32 et suiv. — D’après Mme  d’Abrantès, « lorsque Constantin Comnène aborda en Corse, en 1676, à la tête de la colonie grecque, il avait avec lui plusieurs fils, dont l’un s’appelait CalomerosCalomeros traduit littéralement, signifie bella parte ou buona parte. Le nom de ce Calomeros, qui s’établit ensuite en Toscane, a donc été italianisé. »