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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

duc de Wellington, avec les Anglais et les Hollandais, s’adosse à Bruxelles.

Le 18 au matin, avant les premiers coups de canon, le duc de Wellington, déclara qu’il pourrait tenir jusqu’à trois heures ; mais qu’à cette heure, si les Prussiens ne paraissaient pas, il serait nécessairement écrasé : acculé sur Planchenois et Bruxelles, toute retraite lui était interdite. Surpris par Napoléon, sa position militaire était détestable ; il l’avait acceptée et ne l’avait pas choisie.

Les Français emportèrent d’abord, à l’aile gauche de l’ennemi, les hauteurs qui dominent le château d’Hougoumont jusqu’aux fermes de la Haye-Sainte et de Papelotte ; à l’aile droite, ils attaquèrent le village de Mont-Saint-Jean ; la ferme de la Haye-Sainte est enlevée au centre par le prince Jérôme. Mais la réserve prussienne paraît vers Saint-Lambert à six heures du soir : une nouvelle et furieuse attaque est donnée au village de la Haye-Sainte ; Blücher survient avec des troupes fraîches et isole du reste de nos troupes déjà rompues les carrés de la garde impériale. Autour de cette phalange immortelle, le débordement des fuyards entraîne tout parmi des flots de poussière, de fumée ardente et de mitraille, dans des ténèbres sillonnées de fusées à la congrève, au milieu des rugissements de trois cents pièces d’artillerie et du galop précipité de vingt-cinq mille chevaux : c’était comme le som-

    un rôle très important à Waterloo, où sa marche sur le flanc droit de l’armée française décida du sort de la journée. Il avait depuis 1814, le titre de commandant général de l’infanterie prussienne et le gouvernement de la Prusse orientale. Après la campagne de 1815, il retourna au chef-lieu de son gouvernement, à Kœnigsberg, où il mourut en 1816.