Le lendemain de mon retour à Paris, je me rendis chez M. de Polignac. Je lui avais écrit cette lettre en arrivant :
« J’ai cru qu’il était plus digne de notre ancienne amitié, plus convenable à la haute mission dont j’étais honoré, et avant tout plus respectueux envers le roi, de venir déposer moi-même ma démission à ses pieds, que de vous la transmettre précipitamment par la poste. Je vous demande un dernier service, c’est de supplier Sa Majesté de vouloir bien m’accorder une audience, et d’écouter les raisons qui m’obligent à renoncer à l’ambassade de Rome. Croyez, prince, qu’il m’en coûte, au moment où vous arrivez au pouvoir, d’abandonner cette carrière diplomatique que j’ai eu le bonheur de vous ouvrir.
« Agréez, je vous prie, l’assurance des sentiments que je vous ai voués et de la haute considération avec laquelle j’ai l’honneur d’être, prince,
En réponse à cette lettre, on m’adressa ce billet des bureaux des affaires étrangères :
« Le prince de Polignac a l’honneur d’offrir ses compliments à M. le vicomte de Chateaubriand, et le prie de passer au ministère demain dimanche, à neuf heures précises, si cela lui est possible.
« Samedi. 4 heures.