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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

« Paris, 10 juin 1832.

« J’ai reçu, monsieur, votre lettre datée d’Angoulême le 7 de mois. Il était trop tard pour que je visse monsieur le ministre de l’Intérieur, comme vous le désiriez ; mais je lui ai écrit immédiatement en lui faisant passer votre propre lettre incluse dans la mienne. J’espère que la méprise qui a occasionné votre arrestation sera bientôt reconnue et que vous serez rendu à la liberté et à vos amis, au nombre desquels je vous prie de mearis, 10 ju compter. Mille compliments empressés et nouvelle assurance de mon entier et sincère dévouement.

« Chateaubriand. »

Voici ma lettre au ministre de l’Intérieur :

« Paris, ce 9 juin 1832.
« Monsieur le ministre de l’Intérieur,

« Je reçois à l’instant la lettre ci-incluse. Comme il est vraisemblable que je ne pourrais parvenir jusqu’à vous aussi promptement que le désire M. Berryer, je prends le parti de vous envoyer sa lettre. Sa réclamation me semble juste : il sera innocent à Paris comme à Nantes et à Nantes comme à Paris ; c’est ce que l’autorité reconnaîtra, et elle évitera, en faisant droit à la réclamation de M. Berryer, de donner à la loi un effet rétroactif. J’ose tout espérer, monsieur le comte, de votre impartialité.

« J’ai l’honneur d’être, etc., etc.

« Chateaubriand. »