première fois par Sainte-Beuve, dans son étude sur Chênedollé (Chateaubriand et son groupe, II, p. 321 et suivantes).
La lettre à Çhênedollé du 2 avril 1803 est bien adressée au numéro 610 de la rue du Bac, si j’en crois Sainte-Beuve ; mais la rue du Bac a-t-elle jamais eu 610 numéros ?
Les deux seules lettres de Lucile à Mme de Beaumont qui soient venues jusqu’à nous ont été publiées par Chateaubriand dans ses Mémoires (II, 358 et 359). « Je possède, dit-il, cette correspondance, que la mort m’a rendue. L’antique poésie représente je ne sais quelle Néréide comme une fleur flottant sur l’abîme : Lucile était cette fleur. En rapprochant cette lettre des fragments cités plus haut (tirés des papiers de Mme de Beaumont), on est frappé de cette ressemblance de tristesse d’âme, exprimée dans le langage différent de ces anges infortunés. Quand je songe que j’ai vécu dans la société de telles intelligences, je m’étonne de valoir si peu. »
Et plus loin : « Le mystère du style, mystère sensible partout, présent nulle part ; la révélation d’une nature douloureusement privilégiée ; l’ingénuité d’une jeune fille qu’on croirait être dans sa première jeunesse, et l’humble simplicité d’un génie qui s’ignore, respirent dans ces lettres, dont je