était le salon des Archives ou des Armoiries, ou des Oiseaux ou des Chevaliers, ainsi nommé d’un plafond semé d’écussons coloriés et d’oiseaux peints. Les embrasures des fenêtres étroites et tréflées étaient si profondes, qu’elles formaient des cabinets autour desquels régnait un banc de granit. Mêlez à cela, dans les diverses parties de l’édifice, des passages et des escaliers secrets, des cachots et des donjons, un labyrinthe de galeries couvertes et découvertes, des souterrains murés dont les ramifications étaient inconnues : partout silence, obscurité et visage de pierre : voilà le château de Combourg. »
Ce fut dans ce château romanesque et triste que de douze à vingt-deux ans, à part quelques courtes vacances, Lucile de Chateaubriand vécut une existence faite pour développer les puissances de l’imagination et du sentiment.
Peu à peu, ses sœurs s’étaient mariées ; le chevalier passait de longs mois au collège où on l’avait relégué. Lucile restait près de sa mère écrasée et tremblante, avec ce père qui nous semble presque démoniaque, vu de si loin, dans sa bizarrerie farouche. Reçue chanoinesse au chapitre de l’Argentière, Lucile devait entrer dans celui de Remiremont ; en attendant ce changement, elle demeurait ensevelie à la campagne.
Enfin le jeune chevalier, qui ne savait quelle