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Page:Chateaubriand - Oeuvres de Lucile de.djvu/71

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L’INNOCENCE


Fille du ciel, aimable innocence, si j’osais de quelques-uns de mes traits essayer une faible peinture, je dirais que tu tiens lieu de vertu à l’enfance, de sagesse au printemps de la vie, de beauté à la vieillesse et de bonheur à l’infortune ; qu’étrangère à nos erreurs, tu ne verses que des larmes pures, et que ton sourire n’a rien que de céleste. Belle innocence ! Mais quoi ! les dangers t’environnent, l’envie t’adresse tous ses traits : trembleras-tu, modeste innocence ? chercheras-tu à te dérober aux périls qui te menacent ? Non, je te vois debout, endormie, la tête appuyée sur un autel.