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Page:Chateaubriand - Oeuvres de Lucile de.djvu/84

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À M. de Chênedollé.


Rue du Bac, no 610, à Paris.
Rennes, le 2 avril 1803.

Mes moments de solitude sont si rares, que je profite du premier pour vous écrire, ayant à cœur de vous dire combien je suis aise que vous soyez plus calme. Que je ne vous demande pardon de l’inquiétude vague et passagère que j’ai sentie au sujet de ma dernière lettre ! Je veux encore vous dire que je ne vous écrirai point le motif que j’ai cru, à la réflexion, qui vous avait engagé à me demander ma parole de ne point me marier. À propos de cette parole, s’il est vrai que vous ayez l’idée que nous pourrons être un jour unis, perdez tout à fait cette idée : croyez que je ne suis point d’un caractère à souffrir jamais que vous sacrifiiez jamais votre