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Page:Chateaubriand - Vie de Rancé, 2è édition, 1844.djvu/134

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VIE DE RANCÉ

de cet état, il ne faut qu’être de chrétienté. Il n’est lieu ici-bas que le ciel ait embrassé avec telle influence de faveur et telle constance : sa ruine même est glorieuse et enflée. »

Rancé monta au Vatican ; il parcourut inutilement le grand escalier désert foulé par tant de pas effacés, d’où descendirent tant de fois les destinées du monde. Il adressa une supplique aux cardinaux. Un d’entre eux s’emporta : les réclamations de l’indigence le mettaient en colère. L’abbé de Rancé répondit : « Ce n’est point la passion, monseigneur, qui me fait parler ; c’est la justice. »

« Ce grand homme, dit Pierre Le Nain, traitait les affaires à la façon des anges, avec la paix de son cœur et une parfaite soumission aux ordres du ciel. »

Lorsque Rancé parut à Rome en 1664, et qu’il y revint au mois d’avril 1665, Alexandre VII, Fabio Chigi, occupait la tiare. On recherchait les traces de l’ambition de dona Olympia sous Innocent X comme on visite les dégâts d’un siège levé. Il n’est resté des Pamphili que la villa de ce nom. « Quant à Alexandre VII, dit le cardinal de Retz, il se communiquait peu ; mais